LE RETOUR D'UN CERTAIN PATRIOTISME EST ECONOMIQUEMENT, SOCIALEMENT ET ECOLOGIQUEMENT NECESSAIRE

Publié le par JEAN DU TERROIR

               A ceux qui n'auraient pas lu mes voeux sur mon blog "local" qui ne s'adressent bien sûr pas uniquement aux habitants de ma région, je voudrais dire que toutes mes pensées vont à tous mes compatriotes en ce début d'année 2011 qui laisse présager des moments difficiles et, disons-le, des sacrifices nécessaires comme l'assume partiellement notre Premier Ministre François Fillon. Ces efforts interviennent paradoxalement au moment où, par le truchement des "présidences tournantes", la France détient actuellement des responsabilités internationales, comme par exemple la présidence du G20, dont elle doit à mon sens "profiter", non pas pour "faire la loi" à des régimes certes dictatoriaux mais peu nuisibles comme la Tunisie de Ben Ali ou la Côte d'Ivoire de Laurent Gagbo mais pour provilégier son rôle traditionnel, sur le plan diplomatique, prenant ainsi une nécessaire distance avec les "néo-cons" mais aussi, sur le plan économique, où il convient de contrer l'influence chinoise croissante ainsi que celle des autres "pays émergents" dans l'approvisionnement des matières premières et les secteurs "stratégiques". La proposition de Nicolas Sarkozy de taxer les mouvements de capitaux purement spéculatifs va dans le bon sens.

 

                   J'en profite pour revenir sur les voeux du chef de l'Etat pour évoquer la notion du "patriotisme nécessaire", comme le réclament justement les élus du collectif "Droite Populaire", en ce sens que son élection il y a près de quatre ans s'explique en partie par l'espoir qu'il a su générer  dans ce domaine.

Or, si je note avec plaisir l'affichage d'un volontarisme toujours affiché dans le domaine de la lutte contre l'insécurité, je regrette que celle-ci, sans pour autant ramener l'appartenance à la nation française à une considération "ethnique" comme le souhaiteraient certains, ne trouve pas davantage d'ancrage dans un certain "patriotisme" à dimension internationale. En effet, autant le dire, étant donné la multiplication des "ghettos" et "zones de non-droit" sur le territoire national, les carences qualitatitives et quantitatives de notre système d' offre d'emplois qui, touchant largement nos compatriotes indigènes, ne peuvent par la force des choses que toucher encore plus nos compatriotes actuels ou futurs "allogènes"-n'en déplaise aux partisans de l'utopique "discrimination posititive", ainsi que l'absence de contrepartie réelle exigée pour bénéficier de notre (trop) généreux système de protection sociale, rendent vraiment opportune la réhabilitation d'un véritable "patriotisme" dans le traitement des problématiques d'insécurité.

Il y a eu de réelles avancées, comme les restrictions à l'Aide Médicale d'Etat qui étendent le bénéfice des prestations sociale à ceux qui ne détiennennent même pas une nationalité française pourtant trop facile à obtenir en métropole comme dans les D.O.M-T.O.M. où affluent aussi la "misère du monde" dans des régions qui ont jadis rejeté la France comme les Comores hors Mayotte- où la proposition de suspension ou de retrait de la nationalité française à ceux qui ne se sont pas montrés dignes de l'accueil dont ils bénéficiaient.

Il reste pourtant que, à moins de miser uniquement sur la diminution des prestations sociales qui doit se faire à mon sens progressivement en "jouant" sur les contreparties en termes de travail ou d'intérêt général, la promotion d'un véritable patriotisme enracinerait cette politique publique, la France pouvant ainsi davantage se consacrer à ses anciennes colonies par le biais du co-développement comme alternative à l'immigration massive plutôt qu'à la contribution à une diplomatie américaine source de lourdes destabilisations dans le monde musulman et ce, souvent au détriment des minorités chrétienne dans la partie arabe de ce dernier, ce qui constitue pour moi un comble lorsque l'on constate l'argent public que les Etats occidentaux y flambent dans le contexte actuel. A propos de l'Afghanistan, seuls certains vétérans devraient s'y relayer pour guider les troupes afghanes officielles...et le reste des troupes devraient se consacrer aux intérêts français à l'extérieur comme à l' intérieur du territoire.

 

                  Mais voilà, la France est-elle réellement "indépendante" y compris lorsqu'il s'agit de dépenser son argent public même au prix d'un endettement  drâmatiquement colossal justement ? C'est que, plus encore comme des nations a priori plus "menacées" comme le Portugal, la Grèce ou l'Irlande (trois cas bien différents au demeurant et c'est là toute l'absurdité de l'intégration européenne sous sa forme actuelle), la France "a besoin" de dépenser de l'argent public pour faire "vivre son économie administrée, quitte à favoriser d'énormes bulles immobilières ou financières (seul, le tourisme constitue une réelle manne financière lorsqu'il ne se concentre pas seulement sur la région parisienne et les littoraux) pour engranger d'importante ressources fiscales sans gêner des banques qui, se refinançant à des taux très avantageux, propspèrent en reprenant leurs bonnes vieilles habitudes spéculatives qui ont mené à la première phase de la crise financière, sachant que, si une seconde phase se produit, les Etats ne seront plus là par définition pour jouer leur rôle de "pompiers" du système financier.

Peut-être pour éviter des efforts trop importants pourtant réclamés par son Premier Ministre, Nicolas Sarkozy semble miser la solidité d'une "zone euro" où le modèle de l'"Etat-Providence" à la française se généraliserait, moyennant tout de même quelques efforts, au point de mettre à contribution une Allemagne qui, si elle participe ponctuellement aux "plans de sauvetage" lorsque ses banques sont exposées comme en Grèce ou en Irlande, a surtout fait de l'euro "fort" son principal avantage compétitif et n'entend pas pour autant régler la facture de tous les pays qui, France et Italie comprises, ont commis la double erreur de laisser l'euro pénaliser leurs exportations en faisant du même l'euro le complice de leur laxisme budgétaire! Croire que certains "plans de sauvetage" suffiront à calmer l'inquiétude des marchés relève de l'utopie lorsque l'on a compris cette dimension structurelle, associée au fait que l'Allemagne ne préservera la zone euro que sur engagemement des Etats atlantiques et méditerranéens à réduire leur train de vie-ce qui ne serait pas toujours un mal bien que les économies concernées aient besoin de l'Etat pour accélérer leur mue notamment vers une économie "durable"- ou à une perte encore plus importante de souveraineté ce qui constitue pour le coup une certaine catastrophe car, si les Allemands n'hésiteront pas à profiter des littoraux au climat plus clément que le leur, ils n'auront aucun scrupule à laisser le choix aux salariés "latins" entre un chômage sans indemnité et une expatriation professionnelle vers les pays de l'Est! C'est d'ailleurs là que réside la faiblesse inhérente de l'Union européenne qui, loin de constituer ce que Mundell appelle une "zone optimale", ne peut pas constituer une zone économique "intégrée" et c'est beaucoup mieux ainsi car, mieux vaudrait songer à relocaliser nos activités où à rendre nos concitoyens moins "dépendants" des prestations sociales!

Nicolas Sarkozy ne l'a-t'il pas compris ou mise-t'il sur le pragmatisme qui lui a si bien réussi lors de la présidence française de l'Union européenne? S'il est indéniable que le traité de Lisbonne doit être modifié parce que fondamentalement inadapté à la situation, ce n'est pas, à travers le fameux article 125, parce qu'il s'agirait de généraliser un modèle social non viable à l'échelle européenne que parce qu'il faudrait pouvoir profiter de la marge budgétaire qui reste encore à notre Etat pour aider l'"économie réelle" à se ressaisir et notamment les secteurs qui nous permettront d'économiser des matières premières.

 

                 Telle n'est pas vraiment l'opinion de nos partenaires Chinois qui, s'ils se montrent plutôt conciliants pour l'instant à l'égard des difficultés budgétaires des Etats membres de l'Union européenne en proposant de racheter des titres de dettes publiques, ne le font sûrement pas sans contrepartie en termes de politiques publiques. Non seulement ils comptent en profiter pour accéler leur main-mise sur certaines infrastructures voire certaines technologies européennes qui vont inéluctablement accélérer un transfert de richesse et de "matière grise" " à moindre coût" pour eux, même s'ils ne sont pas sûrs d'obtenir un remboursement en bonne et due forme un peu comme ils mettent la main sur les sources d'approvisionnement de matières premières en Afrique qui feront inévitablement défaut à l'Occident, mais, en plus, ils misent sur le maintien provisoire d'un Etat-Providence devant pallier à l'anémie de l'"économie réelle" allié aux problématiques de pouvoir d'achat pour continuer à exporter...le temps qu'ils utilisent les devises ainsi générés comme lancer leur "économie durable" à eux car ils ne sont pas si naïfs, même si une partie de leurs classes moyennes le devient devant l'absence de concrétisation de leur enrichissement!

Et ce n'est pas tellement leur intérêt que certains fleurons français comme Renault déploient des programmes qui, s'ils ne garantissent pas l'absence de délocalisation, permettraient à la France de favoriser au moins une certaine indépendance énergétique comme c'est le cas des véhicules électriques! C'est pourquoi la  France doit-elle se montrer si exigeante en termes d'espionnage industriel! Et, plus généralement, prendre acte de la véritable "guerre économique" que nous livrent les pays émergents et utiliser nos "bastions" diplomatiques" traditionnels pour contrer le jeu qui se déroule autour des sources d'approvisionnement des matières premières ce qui implique un véritable "patriotisme" économique et industriel. Bien sûr, compte-tenu de la vulnérabilité que nous présentons par rapport à nos "partenaires", dont nous allons parler dans un instant, il convient de privilégier aussi la dimension "écologique" pour limiter la "surconsommation" générée par le keynésianisme mondialisé et qui accroît notre dépendance.

Egalement, les catastrophes environnementales survenues ces derniers mois impactant directement sur le prix des céréales et du blé devraient aussi nous inciter à favoriser au maximum notre indépendance alimentaire laquelle, malheureusement d'ailleurs, doit plus que jamais se doter d'une branche "agriculture vivrière" biologique si possible car, comme il n'est pas sûr que les Allemands accepteront longtemps de financer les investissements productivistes de la P.A.C., le retour à des pratiques agricoles simples comme la stabulation des bovins sur prairies de bocage devra être favorisée...et le niveau des minima sociaux laisse une marge quant à la possibilité d'amortir la dimension "non rentable" de cette agriculture vivrière qui constitue d'ailleurs aussi la solution pour les pays du Tiers-Monde comme pour les pays méditerranéens dont nous n'importons les produits que trop!

Si j'approuve sous plusieurs aspects la dimension "rigueur" affichée par le gouvernement Fillon, c'est parce que seule cette rigueur, contraire d'un keynésianisme mondialisé encourageant les importations, peut permettre une véritable indépendance impliquant que l'on ait beaucoup moins besoin de cette dépendance malsaine et réciproque entre  collectivités publiques hypertrophiés et investisseurs institutionnels "zinzins" purement spéculatifs pour "vivre ce qui ne peut passer que par les "corps sociaux" intermédiaires qui là aussi impliquent un certain "patriotisme".

En attendant, la double détention de notre dette publique (à deux tiers) et du capital de nos grandes entreprises par des investisseurs étrangers constitue une grande faiblesse parce que nous empêchant de favoriser justement cette transition. Comme elle empêche aussi la préservation de nos emplois puisque ce n'est pas l'intérêt "immédiat" des détenteurs comme ce serait l'intérêt "durable" de petits entrepreneurs ou d'associations de voisinage. Tout comme la détention massive de patrimoine immobilier, pendant paradoxal de l'afflux de populations immigrées dans des H.L.M. ( trop "confortables" pour servir de mirage attractif et pas assez pour permettre une réelle intégration) par des étrangers favorisant l'inflation immobilière dans certaines zones augmente la paupérisation de nos classes moyennes même si elle contribue au "P.I.B." - il ne faut pas s'étonner si l'on a besoin de plus de trente milliards d'euros d'argent public pour rénover les réseaux de transports en commun franciliens alors que l'Ile-de-France est censée être le "poumon économique du pays"  si l'on raisonne comme cela- et  son seul aspect positif est de les "pousser" vers l'arrière-pays...

 

                     Pour revenir aux "corps intermédiaires", comme le but étant, je pars bien sûr du principe que la "zone euro" n'est pas tenable à terme sans une véritable "rigueur", de substituer un minimum de solidarité privée à une solidarité publique à court de financement, il importe de favoriser les "solidarités naturelles", par exemples régionales (si la Côte Basque française avait imposé l'apprentissage du basque aux primo-arrivants comme la province de l'Alava, la spéculation immobilière y serait moindre). Les Associations de Maintien de l'Agriculture Paysanne qui se développent notamment dans l'immédiat arrière-pays niçois constituent une indéniable forme de "solidarité privée" mais il faudrait que joue un certain esprit "clanique" qui ne fonctionne qu'en Corse et qui joue précisément sur le "sentiment d'appartenance". Afin que les "solidarités de voisinage" jouent réellement, dans le sens d'échanges de bons procédés et de services réhabilitant une forme de société "traditionnelle", il faut valoriser à fonds le sentiment d'appartenance comme l'a fait notamment le dernier président du conseil général de la Vendée et comme, à un niveau plus national, les élus de "Droite Populaire" voudraient le faire avec les populations de l'immigration pour permettre de "faire le tri" entre ceux qui ne sont là que pour les prestations sociales et ceux qui sont prêts à accompagner les Français dans les efforts qu'ils auront à faire pour gérer  les conséquences de l'irresponsabilité de la génération issue de Mai 68 qui a notamment voulu effacer ce nécessaire "patriotisme" en transmettant l'utopie de la "vie au-dessus de ses moyens" mondialisée aux générations suivantes...

 

Un certain "patriotisme" au sens de valorisation du "sentiment d'appartenance" constitue le seul véritable palliatif à la crise économique, sociale et écologique dont l'issue sera fatale si le chef de l'Etat ne s'y attelle pas davantage et ce, bien avant 2012 car il se pourrait que beaucoup de choses se jouent d'ici-là et que l'on ne peut pas miser uniquement sur la bienveillance des Chinois, au niveau mondial, ou des Allemands, au niveau européen, tout en important massivement et en accueillant la "misère du monde" chez nous, pour régler nos problèmes structurels dont l'ampleur dépasse largement les effets de l'indéniable volontarisme présidentiel.

Publié dans EUROPE SUPRANATIONALE

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