DEUXIEME PHASE DU QUINQUENNAT SARKOZY : UN SOUTIEN CONDITIONNE DU SOUVERAINISME ENRACINE A LA MAJORITE PRESIDENTIELLE

Publié le par JEAN DU TERROIR

      La fin de la période électorale des élections européennes ayant conduit à une victoire par défaut des listes de la majorité présidentielle, victoire obtenue en partie par un phénomène de d’auto-décrédibilisation des « opposants » particulièrement malvenue en cette période de gestion de la crise financière et économique, une nouvelle ère dénuée de risques électoraux s’ouvre pour le Président de la République et son équipe.

A tort ou à raison, la réalité étant à mon sens « entre les deux », la gestion de la présidence française de l’Union européenne a coupé l’herbe sous le pied des souverainistes indépendants, en partie parce que les thématiques longtemps défendues par les chapelles souverainistes ont été prises en comptes lors de cet exercice.

Tandis que ces dernières se lamentent, parce qu’elles n’ont pas vu venir le phénomène à temps -cela ne change rien à mes sympathies pour elles que j’ai affichées jusqu’à la veille des élections européennes -malgré ma divergence sur leur « positionnement »-, je tiens pour ma part à m’en féliciter.

Non seulement parce que cette « récupération » a amené quelques mesures concrètes que j’ai toujours défendues comme la baisse de la T.V.A. dans la restauration et l’abandon emblématique du « vin rosé de coupage » mais aussi à cause du politique affiché à cette occasion se traduisant par une coopération volontariste inter-étatique à géométrie variable. Dans l'esprit des accords de Malaga.

Nous sommes satisfaits de cette évolution même si nous ne désespérons pas que des systèmes de « droits compensateurs », d’écluses douanières voire de T.V.A. sociale soient un jour mis en œuvre.

Nous ne savons pas encore actuellement si la probable entrée en vigueur prochaine du traité de Lisbonne va gêner substantiellement cette indéniable évolution dans le fonctionnement des institutions européennes comme nous ne savons pas non plus vraiment si les négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne vont pouvoir se transformer en négociations de partenariat privilégié dans le cadre de l’Union Pour la Méditerranée. Mais nous le souhaitons et c’est pour cela que nous souhaitons que les souverainistes non encore ralliés à la majorité s’unissent maintenant aux souverainistes déjà ralliés pour faire respecter ces deux promesses présidentielles.

La question des traités européens, que la Commission de Bruxelles a « faussement interprétés » pendant longtemps -du moins concernant la sphère géographique d’application  qui était d’ailleurs très limitée au départ- comme l’a rappelé l’ancien eurodéputé Georges Berthu, va devoir être traitée en termes pratiques et non en termes dogmatiques.

C’est à cette condition que l’Europe pourra espérer sortir de la double impasse technocratique et libre-échangiste, comme le souhaitent désormais-nous l'espérons du moins- les eurodéputés du Parti Populaire Européen.

 

A l'opposée, la démarche de projet localisé que nous soutenons depuis toujours et qui a été reprise avec quelques failles non médiatisées- à l’occasion de la présidence française doit aussi pouvoir se décliner au niveau local, lequel doit être une composante du niveau national. Or, nous avons déjà eu l'occasion d'exprimer notre point de vue concernant cet échelon majeur en termes de politique économique et d'aménagement du territoire que constitue la région, point de vue qui peut lui aussi être repris par la droite institutionnelle lors de ces prochaines échéances.

 

               En effet, la droite ne prendra aucun risque lors de la prochaine échéance électorale que seront les élections régionales dans la mesure où, sauf la Corse et l’Alsace, les régions sont détenues par les socialistes avec le mode de gestion  spoliateur et dispendieux qui caractérise ces derniers et qui ne peut qu’inciter nombre d’électeurs à changer de majorité. Dans certaines régions comme la P.A.C.A., le « vote utile » sera cette fois-ci vraiment de circonstance, pour peu que des «souverainistes » soient réellement associés à la majorité à la hauteur des engagements de la dernière campagne électorale. Peut-être sera-t'il l'occasion d'y décliner le fameux modèle "vendéen", lequel peut certainement se transposer dans le Midi!

 

Il s’agit donc désormais de soutenir l’action de la majorité dans une forme d’ « union sacrée » qui n’exclut pas les conditions posées. Conditions tenant bien sûr à un respect formel du sens profonds des engagements des dernières campagnes électorales mais aussi aux considérations d’équilibre territorial et de soutien aux petites et moyennes entreprises, nous allons y venir.

 

C’est donc sur aux problématiques « intérieures » qu’il importe de s’attacher désormais sachant que, si la crise financière semble passée avec l’éclatement des bulles spéculatives, les conséquences économiques et sociales à venir sont encore à venir,  tout spécialement dans notre pays où l’essentiel des incidences est supporté par la dette publique, qui ne peut que s’accroître au fur et à mesure de l’augmentation du déficit public. Lequel devrait plus que doubler entre 2008 et 2009!

 

 

Le Gouvernement en tout cas ne s'y trompe pas en lançant sa grande souscription publique, souscription qui présente l’avantage de mettre le citoyens à contribution pour sauver l’Etat-Providence, dont la société française actuelle s’est rendue dépendante et qui constitue encore le principal amortisseur de la crise.

 

 

L’annonce d’un grand emprunt public peut légitimement inquiéter et, selon Philippe Seguin, premier président de la Cour des Comptes, «  il ne faut pas que la crise que connaissent nos économies fasse oublier celle de nos finances publiques, qui est structurelle. Si la crise doit avoir une influence, cela doit être de nous inciter à redoubler ».

Autrement dit, si  plan de relance il doit y avoir, l’argent public supplémentaire dépensé doit l’être exclusivement en investissements et non en fonctionnement. Autant nous rejetons le dogmatisme budgétaire longtemps affiché par Bruxelles conduisant à condamner toute aide au secteur privé autant nous pensons que la dépense publique doit être-elle aussi-limitée dans son objet. C'est d'ailleurs toute l'insuffisance de la L.O.L.F. qui identifie les dépenses sans s'attacher à la "réorganisation" étatique.

 

A notre avis, comme l’a fait remarquer le député de la Vendée Dominique Souchet, l’efficience de la dépense publique doit s’apprécier « au plus près du terrain »  ce qui nous renvoie à notre théorie du « principe de subsidiarité ». L'efficacité de la dépense publique se caractérise par des objectifs précis et chiffrés afin que les sommes d'argent public dépensés ne disparaissent pas dans les bulles comme l'argent européen dans la bulle immobilière espagnole.

 

Mais le plus important est certainement ce que cache cette souscription d’emprunt public national qui laisse à penser que l’Etat cherche à diversifier ses sources de financement...

 

 

             Peut-on pour autant se réfugier dans le catastrophisme ? Non car le système explose, nous nous retrouverons dans la situation de l’Argentine il y a quelques années. Les Français ne sont pas encore prêts à la situation de faillite et il est préférable que le nécessaire changement des habitudes (ne serait-ce que le "retour à la terre") se fasse plus "progressivement".

 

 

Nous rejetons en effet « l’analyse » des opposants structurels qui misent sur la crise pour rebondir, non seulement parce que cela n’est pas conforme à notre vision du  Bien Commun mais aussi parce qu’elle inopportune. Profondément attachés à l’édredon social que constitue l’Etat-Providence dont ils commencent à comprendre qu’il n’est pas immortel, les Français ont maintenant tendance à faire confiance à ceux qui font office de « moins mauvais » gestionnaires. Et à ce compte-là, le choix entre le pragmatique François Fillon et l'idéologue Martine Aubry est vite fait. Or, si malheureuse cette situation soit-elle-encore cela est-il plus vrai dans les régions rurales délaissées que dans les banlieux "déracinées" où l'argent public se perd inutilement-, il est un fait qu'une faillite des services publics entraînerait une faillite de notre économie puisque les commerces vivent de la consommation.

 

Simplement, la seule reprise des argumentaires souverainistes par la majorité présidentielle aux élections européennes prouve que nous avons les moyens de poser nos conditions à notre soutien à cette nécessaire politique de "survie", afin que la survie dépasse le strict cadre du quinquennat Sarkozy même s’il se renouvelle .

Or, il relève du bon sens que l’on ne peut sauver l’Etat-Providence qu’en l’allégeant, ce qui implique de diminuer les « doublons fonctionnels » entre administrations centrales et services déconcentrés/décentralisés (on est loin de la problématique de suppression des départements !) mais aussi entre administrations elles-même, avec de véritables fusion de corps (et remise à plat des primes !). Je pense que nous sommes sur ce point en phase avec le gouvernement  Fillon. Mais cela implique aussi de mettre fin  à la politique du « solitaire solidaire » pour revaloriser le rôle social des communautés intermédiaires-à l'instar du conseil général de la Vendée- et c’est là que nous touchons aux nécessaires conditions, un peu dans le même esprit que  concernant le projet de loi sur le travail dominical que nous n'approuvons pas.  Mais je rappelle que notre ami Lionnel Luca en a éliminé les dispositions les plus gênantes qui aboutiraient à une « concurrence loyale » pour les petits commerces des bourgs et centre-villes et c’est justement dans cet esprit que nous concevons notre soutien conditionnel à la majorité. C'est tout l'intérêt de l'amendement! 

Quant à la teneur de ces conditions, il  s’agit notamment de prôner une politique d’aménagement du territoire équilibré et une politique d’aide localisée aux entreprises enracinées.

 

 

Mais, sans nous opposer pour autant à l’idée d’un allègement structurel des dépenses publiques, il nous faut insister sur la plus grande efficacité de la petite dépense ponctuelle sur la grande dépense générale.

Si la réforme des collectivités locales est nécessaire, la préservation des entités locales avec la "clause générale de compétence constitue la garantie d'une action publique efficace et équilibrée. Pour ce faire, il nous faut utiliser la même méthode que celle utilisée lors de certains combats ponctuels comme le vin rosé : une organisation d’élus locaux dans laquelle les élus de la Vendée auraient toute leur place.

En tout cas, les services publics locaux dans les zones rurales doivent être mises en balance avec…les allègements de charges des entreprises. 

En effet, si l’on part du principe qu’une certaine vitalité est nécessaire dans toutes les régions françaises, il est nécessaire que chaque suppression de service administratif ou industriel ou commercial doit être compensée par une réduction de charge pour les entreprises enracinée.

 

Cela nous amène à l’essentiel : nous devons privilégier un système où, à tous niveaux, on aide l’homme à vivre non pas là où il le souhaite arbitrairement mais, dans la mesure du possible, là où il est né et où vivent les siens. Cela évite l'engorgement des agglomérations et la desertification des campagnes avec déplacements de populations et problèmes de déracinement rendant utopique toute politique sociale, comme nos banlieues en constituent d'ailleurs un triste exemple.

Et pour cela, nous soutenons le volontarisme réformateur de la majorité présidentielle à la double condition que la politique volontariste ainsi manifestée dans le cadre des plans de relance se traduise avant tout par des projets localisés conduisant à une relocalisation des services ou, mieux, des petites et moyennes entreprises "enracinées", dans les régions d’origine pour contribuer à un aménagement du territoire harmonieux.

Il s’agit en tout cas de mettre fin aux délocalisations et à la désertification et, en termes de modalité comme de finalité, de privilégier le "local".

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F
Vous devez être content devant la tournure des évènements
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F
servir de caution à l'UMP ou disparaître, je reconnais que le choix est ardu.<br /> Mais votre victoire sur le rosé et la TVA dans la restauration vous a aidé à faire votre choix, monsieur Jean du Terroir.
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J
Et le scandale actuel sur les dépenses de l'Elysée ne risque pas de changer la donne?
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P
Pourriture
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D
C'est moi qui vous remercie pour ce que vous faites...et ce que vous dîtes!
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