La PAC est en dépôt de bilan
L’heure est au bilan de santé de la PAC afin de dégager des perspectives pour
l’avenir. La CR ne partage pas du tout l’optimisme béat de la Commission vis-à-vis
de celui-ci et s’inquiète de la volonté manifestée de pousser encore plus loin
la logique de la réforme de 2003.
Pourtant, le constat est accablant. Il montre que la PAC a gravement failli à
ses missions. Elle qui devait assurer la sécurité alimentaire de l’UE et la
stabilité des prix et des productions n’a fait qu’abandonner progressivement
ses responsabilités aux mains du libre marché. Le résultat est que l’ensemble
des secteurs sont gravement déstabilisés : viticulture, lait, viandes, betteraves,
fruits et légumes, grandes cultures… Au déficit abyssal de l’Europe en protéines
végétales, s’ajoute maintenant le manque de lait. C’est la conséquence logique
de la politique de la Commission, qui à découragé les producteurs en baissant
le prix du lait et en les incitant à abandonner leur production.
Nous sommes donc atterrés, de voir la Commission devant un tel bilan proposer
encore plus de découplage, de modulation et de plafonnement des aides,
mais moins de régulation : droits de plantation, quotas laitiers ou betteraviers,
prix d’intervention…
La CR en appelle donc solennellement au Président de la République française
et au ministre de l’Agriculture pour que la présidence française de l’Union
Européenne au deuxième semestre 2008 permette de sortir enfin d’un dangereux
aveuglement.
La PAC doit vite s’extraire de cette ornière, autant pour les consommateurs que
pour les agriculteurs. Elle est en dépôt de bilan et a besoin d’un sérieux
redressement plutôt que d’une liquidation.